Article paru : Effets d’ongulés sauvages sur l’échec de la nidification des oiseaux

Un article vient de paraître dans la revue « Forest Ecology and Management » sur le rôle d’ongulés sauvages comme cause d’échec de nidification des oiseaux dans le milieu forestier. L’étude a été menée dans le cadre d’un stage de Master 2 par Amanda Cocquelet en lien avec le projet de recherche COSTAUD (Contribution des Ongulés Sauvages au foncTionnement des écosystèmes et AUx services rendus à ChamborD). En comparaison avec le premier site d’étude (Chambord), le taux de prédation a été particulièrement bas sur le dispositif OPTMix comme la fréquentation de la faune.

Cocquelet, A., A. Mårell, S. Bonthoux, C. Baltzinger and F. Archaux (2019). « Direct and indirect effects of ungulates on forest birds’ nesting failure? An experimental test with artificial nests. » Forest Ecology and Management 437: 148-155. doi: 10.1016/j.foreco.2019.01.025

Résumé :

L’augmentation des populations de cerfs et de sangliers en Amérique du Nord et en Europe occidentale est soupçonnée de menacer les oiseaux forestiers qui nichent à faible hauteur. Les ongulés peuvent influencer directement ces oiseaux en consommant leurs œufs ou leurs poussins, ou attirer indirectement d’autres prédateurs mammifères ou aviens, ou encore réduire la disponibilité des sites de nidification et des ressources alimentaires. Pour tester certains de ces divers mécanismes, 528 nids en fibre de coco et disposant de deux œufs de caille ont été installés dans 44 parcelles avec ou sans clôtures (la clôture permettant d’exclure les ongulés), situées sur le dispositif OPTMix et dans le domaine national de Chambord. 77 (14,6%) de ces nids ont été surveillés par des caméras-pièges. Nous avons utilisé des modèles mixtes linéaires généralisés pour relier le taux d’échec du nid aux indices de fréquentation des parcelles par les ongulés et autres prédateurs de nid, à la structure de la végétation et aux indices locaux de richesse des communautés d’oiseaux. Le taux d’échec de nidification est significativement plus élevé dans les parcelles non clôturées (39%) que dans les parcelles clôturées (32%), mais il n’est associé à la fréquentation des placettes ni des cervidés, ni des sangliers. De plus, la fréquentation des placettes par les autres prédateurs mammifères potentiels (mustélidés, renard,…) a tendance à augmenter avec la fréquentation par les ongulés mais n’est pas corrélée avec le taux d’échec de la nidification. Le taux d’échec du nid dépend à la fois de la hauteur du nid et du couvert arbustif : les nids au sol (taux d’échec de 31%) sont moins prédatés ou perturbés que ceux des arbustes bas (taux d’échec de 41%). Les nids situés dans des placettes avec un faible recouvrement arbustif présentent un risque de prédation légèrement plus élevé. Nous concluons que les ongulés ont une influence limitée sur l’échec de la nidification des oiseaux forestiers nicheurs bas ; en particulier, ils semblent contribuer très peu à la prédation des œufs par rapport aux autres prédateurs.

 

 

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