Article paru sur l’effet du mélange sur la diversité des bryophytes

Un article traitant de l’effet du mélange sur la diversité des bryophytes vient de paraître dans Forest Ecology and Management. Ce travail a été réalisé en partie sur les placettes expérimentales du dispositif OPTMix dans le cadre du stage de Master 2 de Deki Fourcin (Irstea Nogent-sur-Vernisson). Ci-dessous le résumé et les points forts de l’article.

Gosselin, M., D. Fourcin, Y. Dumas, F. Gosselin, N. Korboulewsky, M. Toïgo and P. Vallet (2017). « Influence of forest tree species composition on bryophytic diversity in mixed and pure pine (Pinus sylvestris L.) and oak (Quercus petraea (Matt.) Liebl.) stands. » Forest Ecology and Management 406(Supplement C): 318-329. doi: 10.1016/j.foreco.2017.09.067

Les effets des peuplements mixtes sur la biodiversité sont de plus en plus étudiés puisqu’ils sont censés offrir une plus grande hétérogénéité d’habitat. Néanmoins, pour la diversité associée aux arbres, y compris les épiphytes et les espèces terricoles près des troncs d’arbres, peu d’études existent, et encore moins comparent les peuplements mixtes à chaque peuplement d’espèces pures correspondantes. Nous avons évalué et quantifié l’influence de la composition de la forêt sur la diversité des bryophytes associées aux arbres (richesse spécifique, abondance, composition) dans des peuplements mixtes et purs de chênes et de pins dans une forêt française de plaine. Les principales variables explicatives de la diversité des bryophytes au niveau des arbres étaient l’identité des espèces d’arbres phorophytes et le type de mélange (pur versus mixte). Au niveau de la parcelle, la principale variable explicative était le type de peuplement (chêne pur, pin pur et mixte). Nous avons également exploré le rôle d’autres variables, notamment la chimie des substrats bryophytes (sol, écorce) et l’approvisionnement en eau (écoulement de la tige, chute), ainsi que les variables d’abondance du peuplement (surface terrière, couverture végétale interférente). Nous avons analysé des données avec des modèles linéaires généralisés sous des statistiques bayésiennes, pour prendre en compte l’autocorrélation spatiale entre les placettes et toute sous- ou sur-dispersion de nos données. Au niveau de l’arbre, la richesse et l’abondance des bryophytes étaient plus élevées sur le chêne que sur le pin. La richesse en bryophytes des pins était plus élevée dans les peuplements mélangés que dans les peuplements purs, tandis que pour les chênes, les peuplements mixtes n’amélioraient pas la richesse en bryophytes. Au niveau des parcelles, les peuplements mixtes abritaient des communautés de bryophytes d’une richesse similaire à celles des peuplements de chênes purs, alors que les peuplements de pins purs étaient nettement plus pauvres. Nos modèles exploratoires ont suggéré des effets forts de la chimie de l’approvisionnement en eau (pH et conductivité du flux de la tige et de l’écoulement) et de la surface terrière; cette dernière a eu un fort effet quadratique sur la richesse épiphytique au niveau de la parcelle. En termes de composition, trois espèces étaient plus susceptibles de se trouver sur les phorophytes du pin, sept espèces se rencontrant plus fréquemment sur les chênes. Certaines espèces étaient plus susceptibles d’être associées au pin dans les peuplements mélangés que dans les peuplements purs, et une espèce était plus souvent trouvée sous les pins dans les peuplements purs. Par conséquent, la diversité des bryophytes à l’échelle du paysage devrait bénéficier de la présence simultanée des trois types de peuplements: chêne pur, pin pur et peuplements mixtes.

Points forts :

  • La diversité des bryophytes sur et au pied des arbres est plus élevée pour le chêne que pour le pin.
  • Les peuplements mélangés améliorent la diversité des bryophytes pour les pins.
  • Au niveau des parcelles, les peuplements mélangés et les peuplements de chênes purs présentent une richesse en bryophytes similaire.
  • Néanmoins, certaines espèces sont plus susceptibles d’être observées sur les pins.
  • En plus de l’effet de l’essence ou du mélange, les modèles exploratoires révèlent des effets forts de la surface terrière et du pH des pluviolessivats sur la bryo-diversité.

Cette recherche a été soutenue par le ministère français de l’Environnement (projets ISCAR et DivClim) et réalisée sur une partie du site expérimental OPTMix (Oak Pine Tree Mixture), géré par Irstea et soutenu par la région Centre-Val de Loire et l’Office national des forêts.

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